Thierry Robert : Si demain je refais les mêmes erreurs, je serai un gros con
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Thierry Robert : "Si demain je refais les mêmes erreurs, je serai un gros con"
Nous inaugurons avec Thierry Robert une nouvelle série d'interviews politiques sous une forme qui pourra vous surprendre. Un long entretien sous forme de vidéo, que nous retranscrirons intégralement, accompagné d'une série de petits articles où nous mettrons l'accent sur quelques points forts, pour ceux qui n'auraient pas le courage de tout lire. Ne soyez donc pas étonnés si vous voyez plusieurs articles sur le même sujet.
J'aurais pu titrer cet article d'une façon assez classique "Thierry Robert, le retour", mais j'ai préféré reprendre une citation de l'ancien député-maire de St-Leu. J'ai pensé qu'elle illustrait mieux le caractère direct et un brin provocateur de l'homme politique.
Au cours de cet entretien, Thierry Robert se livre comme il ne l'a peut-être jamais fait. 26 minutes, c'est long mais ça permet d'aller au fond des choses et d'aborder en profondeur des sujets qu'on ne fait qu'effleurer d'habitude.
Vous y découvrirez le "nouveau Thierry Robert". Il se veut assagi et nous revient avec un nouveau parti politique, le Pacte.
Vous apprendrez au passage ses ambitions politiques, quels candidats il ne soutiendra pas aux présidentielles, le tout agrémenté de quelques anecdotes croustillantes sur son passé.
Bonne lecture.
Pierrot Dupuy
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Par Pierrot Dupuy - Publié le Mardi 2 Novembre 2021 à 06:08
Un nouveau parti politique, le Pacte
Il y a quelques années de cela, sur le plateau d’Antenne Réunion avec Jean-Marc Colienne, vous aviez déclaré : "J’arrête la politique et je me rase la moustache". Aujourd’hui je vois que vous avez à nouveau une belle moustache, en tous les cas qui est en train de pousser, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que vous revenez en politique ?
Après trois années que je qualifierai de traversée du désert après cette inéligibilité en 2018, étant profondément et passionnément attaché à ce qui se passe à La Réunion, je ne pouvais pas rester insensible aux difficultés que rencontrent aujourd’hui les Réunionnais. Ce sont certes des difficultés qui datent de décennies et que tous les jours il y a encore de nouvelles choses qui arrivent, mais je ne sais pas rester les bras croisés.
Je pense qu’on est vraiment à la croisée des chemins, tant d’un point de vue social qu'économique. J’ai donc voulu, après avoir retrouvé mon éligibilité, repartir dans ce combat qui est un combat loin d’être simple et facile, mais avec un nouveau parti politique qui s’appelle le Pacte. Avec de nouvelles priorités, mais avec une détermination qui reste sans failles, pour essayer de lutter et faire en sorte que La Réunion puisse s’en sortir et avoir un avenir meilleur.
Un Robert s'en va, un autre revient
On va revenir au Pacte dans quelques instants, mais parfois il y a dans l’actualité des collisions qui interpellent. Au moment où un Robert s’en va, Didier, un autre Robert revient, Thierry. C’était fait exprès ?
Je n’ai pas attendu que Didier Robert décide de partir pour annoncer la création de ce nouveau parti politique Le Pacte. Je m’y prépare depuis quelques mois. D’ailleurs, prochainement, un site sera mis en ligne, une application mobile, etc. C’est peut-être des concours de circonstances qui ont fait que, mais effectivement il y a lui qui veut se mettre en retrait de la politique et puis moi qui veux proposer une vraie vision, une vraie orientation aux Réunionnais. C’est une coïncidence, tout simplement.
Parfois en politique, la tête i gonfle. Je l'ai payé cash, Didier Robert paye cash aujourd'hui
Puisque vous êtes passé par là, vous parliez de traversée du désert, est-ce que vous auriez un conseil à donner à Didier Robert ?
Il y aurait tellement de choses à dire… Mais il y a surtout un constat que je peux faire par rapport à Didier Robert, ou par rapport à mon expérience. A un moment donné, lorsqu’on réussit, lui il a réussi depuis 2010 beaucoup de choses, moi depuis 2008 j’ai aussi réussi beaucoup de choses, à un moment donné je pense qu’on perd peut-être un peu la raison. On perd un peu l’écoute que l’on pourrait avoir avec les gens qui nous entourent et qui peuvent être souvent de bon conseil. On perd pied en quelque sorte. En créole, on dit "son cheville i gonfle" ou "la tête i gonfle". En tout cas, on n’est plus dans la réalité.
Et ça, souvent ça se paye cash. Je crois que Didier Robert lors des dernières élections l’a payé cash. Moi je l’ai payé cash il y a trois ans à peu près. Globalement, en politique, en n’importe quelle circonstance, même lorsque l’on a des victoires successives et que tout est parfait, il faut savoir garder les pieds sur terre.
Je ne suis plus la même personne
Je vous ai reçu dans mon bureau il y a environ un mois. Nous avons discuté très longuement et votre message c’était de dire : "J’ai changé". En quoi avez-vous changé ?
J’aimerais que l’on puisse me juger sur la durée. C’est vrai que de dire "j’ai changé" n’a pas trop de valeur. Il y a un proverbe qui dit : "Marchandise vantée par soi-même n’a pas de valeur". Mais lorsqu’on passe par des moments difficiles… Parce-qu’on peut dire ce qu’on veut, lorsqu’on devient inéligible, même si l'on a d’autres activités et j’avais d’autres activités, j’ai toujours été dans le monde de l’entreprise et je l’ai toujours fait, mais quand on aime la politique, quand on est passionné, quand on est drogué j’allais dire de la politique, ça ne peut pas vous laisser indifférent. Ça vous touche au plus profond de vous-même. Et donc vous regardez ce qui s’est passé et vous analysez les choses. Vous avez plus le temps d’analyser tout ça.
Donc, quand on sort de cette période, on ne peut plus être la même personne. C’est impossible. Si quelqu’un me dit : il a eu des coups et qu’après il est resté le même, ce n’est pas un humain. On ne peut pas. On est forcé par les réflexions, l’analyse etc... à apporter des modifications dans ce qu’on a pu faire à un moment donné. Si on refait les mêmes erreurs, c’est qu’on est un gros con, pardonnez moi l’expression.
Cette histoire de la préfecture, ça a beaucoup contribué à ce qui m’est arrivé ensuite
Est-ce que ça veut dire que demain, on ne reverra plus jamais Thierry Robert se rouler par terre sur les marches de la préfecture, par exemple ?
Si on reparle de ça précisément, je veux vous dire ce qui s’est passé dans mon esprit, à cette époque. Des Saint-Leusiens qui viennent me demander du travail, un fichier de 11.000 personnes qui attendent un emploi, une baisse drastique des contrats aidés, un préfet qui nous dit : "Vous avez l’obligation d’assurer la sécurité des élèves pendant les pauses méridiennes"… Donc vous faites la sécurité, vous engagez votre responsabilité, mais vous n’avez plus de contrats. Et de l’autre côté, la pression populaire. Et donc je me dis qu’il faut faire quelque chose. Et donc je décide d’adopter l’attitude que j’ai adoptée : la volonté de faire une grève de la faim, etc, etc…
Je me dis aujourd’hui qu'on peut arriver au même résultat sans aller dans cet excès. Je le reconnais qu'à un moment donné, j’ai pu être excessif. A ce moment-là, j’ai été excessif. Mais j’ai été excessif parce que j’étais porté par ce qu’on appelle la passion.
En philosophie, on a souvent fait des sujets sur la passion. La passion dévastatrice, les limites de la passion, etc… A un moment donné, je ne contrôlais plus la passion qui m’animait, c’est-à-dire essayer de toujours dire oui aux gens, faire toujours plus pour eux, etc… Ça, je l’ai payé cash. Parce que cette histoire de la préfecture, je crois que ça a beaucoup contribué à ce qui m’est arrivé ensuite.
Oui, j'ai failli être secrétaire d'Etat à l'Outremer
En parlant de ce qui vous est arrivé ensuite, on m’a raconté qu’à un moment donné, vous pensiez que vous seriez nommé secrétaire d’Etat à l’Outremer…
Quand à l’époque je laissais entendre ça, beaucoup ricanaient, rigolaient en disant que c’étaient des choses complètement aberrantes ou absurdes. Mais à l’époque, dans les discussions qui avaient eu lieu avec un certain nombre de personnes, entre autres avec la première personne concernée par cette histoire en 2017, effectivement il y avait cette notion qui n’était pas à exclure. Il y avait mon nom qui était cité, il y avait le nom du président actuel de la région Guadeloupe, Ary Chalus. C’étaient les deux noms qui revenaient régulièrement… Puis après, les choses ont pris une tournure totalement affolante car quand j’arrive à La Réunion avec Emmanuel Macron, en avion pour faire campagne et que, à la Une de la presse, on voit : "Thierry Robert malversations, marchés de l’eau à Saint-Leu", c’est la douche froide et c’est là où tout tombe. C’est patatras.
Derrière, il y a des gens qui ont organisé tout ça. Et au final, il n’y a rien eu. Tout ça a fait pshitt. Il n’y a eu aucune malversation. Et ça se termine comme ça. Alors, est-ce que c’est de la jalousie, est-ce que c’est de la politique ? J’ose croire que c’est le jeu de la politique.
Je vous embête une dernière fois avec une dernière anecdote, que vous allez confirmer ou non, mais est-ce que c’est vrai que vous étiez déjà allé au ministère de l’Outremer pour choisir les rideaux ?
(Eclats de rire) Ah ça, certainement pas ! Alors là, non. Certainement pas. Je pense que celle ou celui qui vous a raconté ça, alors là c’est un menteur. Heureusement que Pinocchio n’existe pas.
Je ne suis pas raciste
Revenons à des choses sérieuses. Le Pacte, votre parti, il y a déjà plein de partis politiques à La Réunion. Pourquoi un nouveau parti ?
Je pense que la pluralité des partis, la pluralité des candidats lorsqu'il y a une élection, c'est ça qui fait véritablement la démocratie. Moi je respecte l'ensemble des autres patrons de partis politiques. Je vais même vous surprendre : je n'ai plus d'ennemis politiques. Il y aura peut-être des adversaires politiques, mais c'est normal que dans une démocratie chacun s'exprime. Mais j'estime qu'à partir du moment où on est Réunionnais, je l'espère en tout cas, on aspire tous à une chose : donner un cadre de vie meilleur aux Réunionnais avec tout ce qui va avec derrière : un logement, un emploi, le développement économique, la protection de la nature, etc... Vous me diriez que j'aurais pu adhérer à un autre parti. Moi, j'ai une vision très arrêtée de ce qu'il faudrait faire. Et je me dis que l'on n'est jamais mieux servi que par soi-même. C'est pourquoi j'ai créé le Pacte.
Dans quel but ? Pour faire un peu d'historique, il y a eu l'esclavage, la colonie, l'égalité sociale, etc... Les choses ont évolué, ont avancé. Mais depuis toutes ces années, les dirigeants de La Réunion qui sont toujours là pour certains ou qui ne le sont plus pour d'autres, ont toujours été perçus par Paris comme des gens qui n'étaient pas à la hauteur, pas forcément capables, un peu irresponsables qu'il fallait toujours tenir par la main. Que les décisions devaient toujours été prises à Paris, parce que c'est Paris qui savait. Qu'à La Réunion, les Réunionnais étaient toujours assistés, qu'ils ne savaient pas prendre leur destin en main, etc... Aujourd'hui, on est en 2021 et moi, je suis profondément départementaliste parce qu'il est extrêmement important que nous soyons Français à part entière. Mais que nous soyons un département non pas entièrement à part, comme je considère qu'on l'est aujourd'hui, mais un département qui soit sur le même pied d'égalité que n'importe quel département au national.
Je considère qu'aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Je mets au défi quiconque de me dire le contraire. Je prends la santé : on n'a pas le même niveau d'équipements que ce soit en matière de matériel ou humain dans les hôpitaux. Que ce soit en matière de formation. J'ai été président de Mission locale, président de l'ARML (NDLR / association régionale des missions locales) : on n'a pas le même niveau d'encadrement et de suivi des jeunes. En fait, on a encore beaucoup de retard. Il faudrait qu'à un moment donné, le gouvernement et l'état français nous fassent davantage confiance, nous permettent de faire des expérimentations locales et des adaptations au niveau des lois qui existent parce qu'on ne peut pas aujourd'hui dupliquer ce qu'il y a au national au niveau local. A tous les niveaux. Que ce soit au niveau économique, environnemental, social. Partout, dans tous les secteurs d'activités, il faut qu'ils puissent prendre en compte nos spécificités.
Une petite anecdote qui date de ce matin : quelqu'un m'appelle en me disant que j'ai vu que vous avez créé un nouveau parti, le Pacte. Je ne suis pas Réunionnais. Je suis Breton, mais je voudrais participer avec vous au développement de votre parti politique. Est-ce que je suis le bienvenu? Ma réponse a été immédiate. Mais bien sûr, nous ne sommes pas dans l'exclusion, nous sommes dans un rassemblement, dans l'unité. Il me dit : "Je vous admire parce-que vous êtes un Réunionnais qui se bat réellement pour La Réunion, parce-que vous parlez des traditions, de la culture réunionnaise, etc... Comme moi je serais tenté de le faire en Bretagne, parce que je suis un Breton et que je veux qu'on reconnaisse que je suis un Breton".
On m'a aussi souvent pointé du doigt en disant : Thierry Robert, peut-être qu'il est raciste, etc... Mais pas du tout. Je considère qu'on est dans un département français, il y a la libre circulation des biens et des personnes. On peut bouger, on peut aller où on veut. Nous, on peut aller au niveau national quand on veut, dans n'importe quel département... Mais par contre, on doit nous respecter par rapport à notre identité, à notre culture, à nos traditions. Je déteste, et je ne peux pas accepter, qu'on arrive et qu'on nous impose des choses. Que tout se décide à Paris. Ça c'est un sujet et un axe principal du Pacte. Beaucoup d'autres politiques ont peur d'aborder ce sujet parce qu'ils considèrent que c'est un sujet qui peut être mal perçu, que certains pourraient essayer de le récupérer. Moi j'assume totalement. J'essaye d'expliquer pour que ce soit clair pour tout le monde. Mais aujourd'hui on a des jeunes qui sont formés, qui sont capables. Moi j'appelle ça "la génération capab'", et cette génération capab', elle a envie de prendre des responsabilités, de décider un certain nombre de choses. C'est l'un des axes. Après, il y a 5 piliers que je pourrai décliner après.
Il faut annuler l'alinéa 5 de l'article 73 de la Constitution
Le discours que vous prônez est déjà défendu par d'autres associations ou d'autres partis politiques. Citez moi une ou deux mesures phares que votre parti prônera en priorité.
Je n'ai rien par exemple contre Jean-Paul Virapoullé. C'est quelqu'un avec qui je m'entends bien, j'ai même travaillé à une époque avec lui. Mais je pense qu'aujourd'hui, au mois d'octobre 2021, il faudrait annuler l'alinéa 5 de l'article 73 de la Constitution qui empêche toute forme d'expérimentation locale en matière législative à La Réunion.
Vous savez qu'aux Antilles, où cette expérimentation est possible, il n'y a eu aucune tentative qui a été faite...
C'est parce-que les Antillais n'ont pas voulu le faire. Maintenant, ce n'est pas une raison pour qu'à La Réunion les élus locaux ne le fassent pas non plus. En tout état de cause, je pense que si on élit des maires, des présidents de Région, de Département, etc... c'est qu'à un moment donné la population leur a fait confiance. On devrait aussi faire confiance aux élus pour un certain nombre de choses. Je ne parle pas du régalien car le régalien doit rester le régalien. Il y a des sujets qu'il ne faut même pas toucher.Mais il y a un certain nombre de choses ou d'adaptations qu'il faut qu'on fasse.
Je prends un exemple tout simple. Parlons de l'agriculture. Vous avez des élevages de 1.000 porcs au niveau national. C'est la moyenne d'un élevage. A La Réunion, la moyenne, c'est 150 truies par élevage. Sauf que vous avez les mêmes règles qui sont appliquées au niveau national qu'au niveau local. Ne pensez-vous pas, tout en gardant les mêmes règles au niveau hygiène, sécurité alimentaire, qu'on puisse adapter un peu les choses pour baisser un peu les coûts de revient, et de cette façon augmenter la production locale, permettre de consommer local, créer une dynamique économique dans l'agriculture, créer des emplois? Pour moi, ça relève du bon sens. On n'a pas besoin d'avoir fait Saint-Cyr pour aller dans cette direction. Sauf que l'on ne peut pas.
Nous avons des spécificités qui doivent être prises en compte
Est-ce que, si on vous écoute, on ne risque pas de perdre la norme européenne, le label européen, qui nous permet d'exporter n'importe où en Europe?
Nous sommes aujourd'hui région ultrapériphérique. Il y a des spécificités qui doivent être prises en compte, que ce soit au niveau national ou au niveau européen. Je ne suis pas en train de vous dire qu'on va y arriver d'un claquement de doigt ou d'un coup de baguette magique. Mais il faut qu'à un moment donné, on s'y attelle et qu'on essaie d'arriver à un résultat parce-que depuis des années on en parle, mais le résultat il est toujours le même. Vous allez dire : "Peut-être que vous échouerez aussi, Thierry Robert". Peut-être mais au moins il faut essayer. Pas capab lé mort sans essayer. Il faut qu'on s'en donne les moyens.
Tout à l'heure, on disait qu'il y avait beaucoup de partis politiques. Tant qu'on sera totalement divisés et qu'on sera en frontale et qu'on glissera des peaux de banane en permanence, on ne réussira pas. Il va falloir qu'à un moment donné, il y ait un temps politique lors des élections où il y a un combat politique, ce qui est normal pour une démocratie, et il faut qu'une fois l'élection passée, qu'on puisse échanger et se parler pour essayer de trouver des solutions.
Je n'exclus pas d'être candidat aux législatives l'année prochaine
L'année prochaine, 2022, élections législatives. On vous annonce candidat dans la 7ème circonscription dans l'Ouest. Est-ce que ce sera le cas?
Je n'ai jamais eu l'habitude de mentir, j'ai toujours dit la vérité même si parfois ça me mettait mal à l'aise. Je n'exclus pas d'être candidat aux législatives. Mais il y a un élément important : je ne vais pas aller à ces élections législatives s'il n'y a pas une vraie volonté de la population de me soutenir. Parce-qu'il y a eu l'épisode où Pierrick Robert a été candidat en 2018 où il y a eu un échec. Je n'étais pas au meilleur de ma forme parce-que je venais d'être inéligible, et puis je sentais qu'il n'y avait pas d'adhésion vraiment de la population de la 7ème. J'ai un peu de flair. Si je sens que la population ne me désire pas, je n'irai pas. Parce-que je ne veux pas aller à une élection pour m'imposer. Faire des arrangements avec les maires, etc... pour dire "fais élire à moi", mais en fait les gens ne veulent pas de moi.
Je veux qu'il y ait une adhésion, sur un programme très précis, qui sera basé sur les piliers du Pacte, et à partir de là oui je me positionnerai, mais ce sera plutôt début de l'année prochaine.
Je ne soutiendrai pas Emmanuel Macron aux présidentielles
Vous avez été proche d'Emmanuel Macron. Les présidentielles, c'est l'année prochaine. Est-ce que vous soutiendrez Emmanuel Macron ou est-ce que vous vous laisserez tenter par les sirènes d'un Eric Zemour ou de quelqu'un d'autre?
Je vais être totalement franc avec vous. Je respecte la politique d'Emmanuel Macron d'un point de vue national. On peut être pour, on peut être contre. Mais avec les crises successives, gilets jaunes, coronavirus, tout n'a pas été simple. Il a peut-être fait des choses bien, moins bien, etc... Je ne veux même pas me permettre de juger le national. Je me contenterai de l'outremer. Je pense qu'en outremer, le compte n'y est pas. En tout cas, par rapport à tout ce qui m'a été dit, tout ce qui m'a été promis, le compte n'y est pas du tout et donc aujourd'hui, je ne pourrai pas le soutenir parce-que la politique proposée et les avancées pour l'outremer ont été nulles.
Les choses sont claires. Je ne jugerai pas sur l'aspect national parce-qu'il y a un peu de tout et que je ne serai pas à même de juger complètement. Le fait que je me sois mis en retrait à un moment donné ne me permet pas de juger. Mais ce que je peux vous dire avec une certitude absolue : donner un chèque en blanc, comme je l'ai fait avec Emmanuel Macron, à un candidat à la présidentielle, en apportant toute ma confiance, presque me bander les yeux et me dire : "tu fais campagne, tu n'as pas besoin de savoir ce qu'on va faire", jamais plus. Jamais plus. Chat échaudé craint l'eau froide. Les promesses c'est bien, mais après qui doit rendre compte à la population? C'est Bibi. Ca c'est terminé. Si un candidat à la présidence de la République, il ou elle souhaite un soutien, je veux que ce soit noir sur blanc, que ce soit signé et que ce soit publié. Sinon je resterai silencieux car je ne peux pas me mouiller pour les autres et prendre ensuite des claques à leur place.
Si ce n'est pas Emmanuel macron, ça peut être qui?
On verra le moment venu, car on ne sait pas encore tous les candidats qui le sont aujourd'hui...
On les connait...
A Droite, on ne connait pas forcément car il n'y en aura qu'un seul, on entend Zémour, on entend Marine Le Pen. On a chez Les Verts Jadot, on a le PS...
Zémour me fait très, très, très peur
Zémour?
Zémour est très excessif. Très excessif. Il dit des choses parfois qui sont peut-être frappées au coin du bon sens mais il va sur des terrains qui moi, me font très peur pour la cohésion en France. Ca me fait très, très, très peur. Je ne veux pas jeter le bébé avec l'eau du bain, mais c'est quelqu'un qui attise beaucoup de peurs chez moi par rapport aux propos qui sont tenus. Et qu'il assume complètement. Et moi, les extrêmes, ce n'est pas du tout ma tasse de thé. Je suis centriste, vous le savez bien.
Thierry Robert candidat à la présidence de la République?
Vous êtes centriste mais Bayrou ne sera pas candidat. Thierry Robert, président de la République?
(Eclats de rire) Certainement pas. J'avais à un moment donné un certain nombre d'ambitions parce que c'est bien d'avoir des ambitions. Mais il faut savoir garder les pieds sur terre. Aujourd'hui, je pense être redevenu totalement raisonnable. Je sais ce qui est à ma portée. Je sais ce que je peux faire avec l'expérience que j'ai pu acquérir depuis 2008 lorsque j'ai été élu maire de Saint-Leu. Je pense avoir été honnête avec les gens dans tout ce que j'ai pu dire ou faire. Quand c'est oui, c'est oui. Quand c'est non, c'est non.
Donc on verra pour les législatives mais vous savez que je suis aussi très, très attaché à St-Leu. Tout le monde le sait, je n'ai plus besoin de le démontrer. J'observe avec beaucoup d'attention ce qui se passe mais je pense qu'on aura l'occasion d'échanger à nouveau et je vous dirai, à titre personnel au moins, ce que je ferai aux présidentielles car je vais bien voter.